La green architecture en ville : clean ou washing ?

La ville et l’habitat sont des domaines qui challengent les constructeurs, les architectes et les entreprises du bâtiment à cause de l’urgence et la nécessité à changer. Des solutions sont apparues pour que l’architecture du futur ou « green building » aide l’humain face au réchauffement climatique et à la pollution en intégrant la nature dans la ville. Sont-elles vraiment utiles, véritablement efficaces ? 

La green architecture également appelée architecture verte veut rapprocher l’homme de la nature ou plutôt faire revenir la nature dans la ville. Si au départ les projets pouvaient avoir des considérations esthétiques et de bien-être, s’y ajoutent aujourd’hui des objectifs nécessairement écologiques pour créer à long terme des bâtiments d’un nouveau genre. Le terme « green architecture » qui désigne une véritable tendance de société, renvoie à des projets de végétalisation de bâtiments existants, à l’optimisation d’installations de manière durable ou bien encore à des projets architecturaux incluant la durabilité, l’utilisation de matériaux écologiques et des techniques éco responsables. Si l’architecture verte prône un projet de la ville de demain avec des constructions nouvelles, c’est aussi la transformation de la ville d’aujourd’hui en ajoutant de la végétation avec des plantes et des arbres partout où c’est possible. 

Green building : des matériaux écolos 

La green architecture repense l’intégralité des projets de construction. Le secteur du bâtiment est un des plus polluants, dès sa conception. La fabrication d’immeubles nécessite énormément de ressources, de l’eau aux matières premières en passant par l’énergie. Elle est responsable d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre en France. Il est alors logique pour les nouveaux architectes « verts » d’adopter de nouvelles stratégies à visées écologiques dès la construction. Le green building s’intéresse ainsi aux systèmes d’éclairage, de chauffage et de climatisation pour les rendre plus résilients et moins gourmands en énergie, aux systèmes d’isolation, et aux techniques pour économiser l’eau à l’échelle de l’immeuble en entier. Une stratégie pour optimiser l’efficacité énergétique et la baisse de l’impact écologique. Comme dans toutes les innovations qui portent une volonté de durabilité, la notion de cycle de vie est au centre de la réflexion : la green architecture a aussi une perspective à long terme avec l’entretien des bâtiments, voire leur destruction pour avoir un minimum de dégâts environnementaux. 

Green architecture : zoom sur la végétalisation 

L’architecture verte amène en quelque sorte la nature dans la ville, en partant des constructions existantes. Et dans ce domaine, la créativité des architectes est sans limite. On parle souvent de « forêts verticales », la végétalisation de haut en bas d’un immeuble pour le recouvrir d’arbres savamment disposés, comme le fait l’architecte italien Stefano Boeri à Milan. Il s’agit de variétés soigneusement choisies et plantées sur des balcons dédiés, avec une terre enrichie et livrée avec des milliers de coccinelles pour éviter les pucerons. Plus répandus, les murs végétaux qui fixés à l’aide de grillages ou d’installations spécifiques et humides, placent des plantes un peu partout sur une façade pour la verdir. Ou encore les bardages en bois sur l’extérieur des bâtiments pour améliorer l’isolation thermique. A Paris, on voit des toitures végétalisées avec des potagers urbains installés sur le haut des immeubles. A Chicago, l’Hôtel de ville possède un toit végétal depuis 2001. A retenir aussi l’installation de « fermes urbaines » ou encore des jardins partagés et plantés au milieu de zones ultra urbaines comme pour le projet Bercy Beaucoup, la Ferme du Rail dans le 19ème ou encore le Jardin21 côté Canal de l’Ourcq à Paris. En plein milieu des immeubles ou sur leurs toits, on découvre des lieux de permaculture pour soutenir la biodiversité en ville, où compostage, jardinage et mini récoltes rythment la vie de ces petits coins de verdure. Aux toits végétalisés répondent des jardins suspendus qui se révèlent être des lieux apaisants d’échange, de découverte avec des vertus réelles au plan éco-climatique.  

Les nombreux avantages et bienfaits de l’architecture verte 

La végétalisation des grandes villes marque une volonté de répondre au besoin de connexion avec la nature, mais aussi d’amélioration des conditions de vie en luttant contre les effets du réchauffement climatique. Les plantes, grâce à leur mécanisme de photosynthèse, absorbent plus de CO2 qu’elles n’en rejettent, apportent de l’humidité par leur « transpiration «. Elles permettent de créer des ilots de fraicheur précieux pendant les canicules, en plus de maintenir un peu de biodiversité en ville en se faisant l’habitat d’insectes et oiseaux. Les espaces végétalisés ajoutent, en plus, un confort pour les habitants qui bénéficient de la proximité avec les plantes dont les vertus sur la santé et le bien-être ne sont plus à prouver.  

Par ailleurs, outre l’intérêt humain et écologique, la green architecture à un autre avantage : les installations végétales font grimper la valeur immobilière des immeubles et les nouveaux bâtiments disposants de certifications type LEED ou Energy-Star sont plus attractifs. Les appartements sont loués plus chers, un prix compensé pour les familles par les économies en dépenses énergétiques. L’architecture green a tout d’un cercle vertueux, à ceci près qu’il ne suffit pas de plaquer quelques plantes sur un vieil immeuble pour le rendre acceptable écologiquement et transformer la vie des habitants… même vigilance avec les municipalités qui semblent soutenir la végétalisation tout en continuant parfois à porter des projets de bétonnisation, ou de coupes d’arbres comme le projet de la Tour Eiffel. Projet parisien qui prive l’environnement des bénéfices de ces arbres centenaires pour installer des consignes à bagages pour touristes aux pieds du célèbre monument… 

La green architecture à de beaux jours devant elle, avec des possibilités infinies de (ré)intégrer la nature dans nos lieux de vie et vivre sans l’impacter négativement. Pour cela il faut associer végétalisation à toutes les dernières technologies pour économiser les ressources en utilisant les énergies renouvelables (éolienne, solaire, géothermie) plutôt que les énergies fossiles. Des pratiques qui pourraient se révéler essentielles pour supporter la vie en ville dans le futur.

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