Le régime kéto, késako ? 

Cela peut sembler compliqué et pourtant, derrière ce nom qui sonne comme une onomatopée, se dissimule un régime fondé sur la bonne connaissance du métabolisme et sur le bon sens.  

C’est dans les années 1920 que le régime kéto (ou cétogène) apparait. Et pas du tout pour des questions de poids, de diabète ou de tout autre motif nutritionnel.  

Une découverte due au hasard ! 

Dr Wilhem Ebstein, Wikipedia

Les médecins de l’époque, cherchant à atténuer les symptômes des enfants épileptiques, procèdent à plusieurs tentatives fondées davantage sur l’intuition et la logique que sur des études spécifiques. Ils leur font d’abord suivre une période de jeûne, peu concluante, avant de les mettre au régime sans sucre. Ainsi, au fil des années, les résultats étant toujours plus probants, le corps médical reconnait une très nette amélioration sur 50 enfants sujets à plus de 200 crises par mois. À l’issue d’un régime cétogène, une atténuation des symptômes sur plus de 50% des enfants était constatée. Mieux encore, après un an de régime, environ 30% des enfants bénéficiaient d’une réduction du nombre de crises d’environ 90%. À ce jour, le régime kéto est encore conseillé aux personnes souffrant d’épilepsie mais il est en outre proposé de plus en plus aux personnes ayant une glycémie structurellement élevée ou dans la prévention d’un grand nombre de maladies métaboliques mais aussi de cancers (les cellules cancéreuses adorent le glucose…). Plus loin encore dans l’histoire de la nutrition, on trouve les travaux du Dr Wilhem Ebstein qui en 1892 proposait un régime pauvre en sucre et riche en bonnes graisses (pas de sucre blanc, de pain ni de pommes de terre) parce qu’il avait constaté la présence de sucre dans les urines des diabétiques. L’insuline de synthèse sera découverte quelques 30 ans plus tard…  

Kéto = cétogène 

Manger selon les règles du régime cétogène signifie tout simplement d’opter pour une alimentation dont la quantité de sucre a sensiblement fondu. Pour aller plus loin encore, « cétogène » vient du mot « cétose » qui qualifie un état métabolique dans lequel le corps utilise davantage le gras comme carburant plutôt que le sucre. Or, cet état est celui que nous avions à l’origine, les muscles étant naturellement faits pour consommer en priorité les acides gras. Le cerveau lui, dans un métabolisme mis au régime « cétose », est capable de passer d’une consommation de 100% du glucose présent dans l’organisme à une consommation de 20% de celui-ci. Toute l’histoire du régime cétogène vient de l’observation du taux de sucre dans le sang. Celui-ci étant dépendant des secrétions hormonales capables à elles seules de hisser ou de faire chuter la glycémie notamment après un repas un peu trop sucré. Le match se fait entre insuline et glucagon, deux hormones secrétées par le pancréas et dont les fonctions s’opposent dans une quête permanente d’homéostasie, l’équilibre parfait de toutes les fonctions métaboliques. 

Concrètement, kéto c’est comment ? 

Véritable régime au sens strict du terme et… de son application. En limitant sévèrement la quantité de sucre absorbée, on met le corps en état de cétose et on peut constater la présence de corps cétoniques (acétoacétate, béta-hydroxybutyrate et acétone) produits par le foie. Cette mesure vient du fait que l’on a fait muter les dépenses énergétiques, un peu comme si l’on passait de l’essence à l’électrique. Une même façon de fonctionner mais en en alimentant la voiture avec un autre carburant. Attention, une personne en bonne santé qui se met volontairement en état de cétose en suivant un régime kéto n’a rien de commun avec une personne diabétique en état d’acidocétose dont la quantité de corps cétoniques est déséquilibrée. Pour devenir « pratiquant » kéto, on suit finalement le bon sens. Il y a 2,5 millions d’années, l’homme suivait naturellement un régime cétogène en se nourrissant de végétaux trouvés au hasard de ses cueillettes. Il commençait alors tout juste à manger des protéines animales issues de la chasse, de la pêche. Le sucre ne trouvait pas sa place dans son alimentation… et pour cause, dans la nature (une forêt par exemple) on ne trouve guère de sources de sucres, les cultures fruitières ayant été importées par les colons à partir du XVIème siècle.  

Kéto, le bon sens ! 

Amazon

Il est donc logique que pour suivre sa nourriture instinctive, originelle et équilibrée, l’homme cherche plutôt à se rapprocher de la tendance cétogène. Comme le précisent Nelly et Ulrich Génisson, auteurs de Bonjour Kéto aux éditions Marabout, « Depuis 60 ans, nous sommes confrontés à l’hyper-choix qui nous impose une nouvelle contrainte pour survivre : apprendre à faire les bons choix ! ». Devant des rayons toujours plus riches en aliments transformés, enrichis plus que de raison en sel, sucre et gras, aux allégations nutritionnelles parfois trompeuses, les consommateurs sont perdus. Et si pour se retrouver il suffisait d’aller dans une démarche de Clean Eating, en adoptant le régime cétogène ? Pourquoi pas, tant celui-ci semble en affinité avec nos racines. « Le bon sens, c’est de prendre conscience que l’on a été trop loin, et parfois faire un pas en arrière pour retrouver une base solide que je résume en ce que la nature a prévu pour nous » insiste Ulrich Génisson.  

Revenir à la cétose nutritionnelle c’est renouer avec les fondamentaux : aliments bruts, sains et faits de bons gras, à l’opposé de l’alimentation de nos sociétés modernes où le sucre règne en maitre, au grand damne des nutritionnistes et diabétologues. Petit bémol, avant de se lancer dans un régime kéto, on fait le point sur son cholestérol, la bonne santé de son foie et de ses reins. La cétose est un équilibre qui doit se faire sur des bases saines et toujours avec l’avis de son médecin.   

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