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Pourquoi la Blue Economy a intérêt à préserver les océans ?

Si les océans méritent d’être protégés du point de vue écologique, il est aussi intéressant de les préserver pour leur intérêt … économique ! En effet, les nouveaux métiers et nouvelles technologies marines permettent d’agir positivement sur l’écologie, tout en dégageant de nouveaux marchés. Dans le futur, les ressources seront utilisées autrement pour ouvrir une nouvelle voie de développement économique et social très prometteuse. Par ailleurs, la mer nous rend des services vitaux que la société a tout intérêt à préserver…

Économie bleue et upcycling

La Blue Economy se définit comme un secteur d’activités qui préserve les océans tout en continuant à utiliser les ressources marines en faveur de la croissance économique mais d’une manière durable. C’est une nouvelle économie tournée vers les ressources de la mer, la santé des écosystèmes marins et l’innovation responsable dans le secteur maritime. La mer fournit des ressources inestimables dont certaines sont parfaitement chiffrables comme les industries de la pêche ou le tourisme. Ces activités dépendent directement des océans sans quoi elles seraient vouées à disparaitre.

Parmi ces nouvelles branches de développement : l’upcycling. Afin d’alléger l’exploitation des ressources, et de faire des économies, de nombreux secteurs choisissent d’investir dans le développement de nouvelles technologies pour utiliser les ressources « gâchées ». Cet upcycling marin concerne par exemple la récupération et la transformation des déchets marins comme le plastique, qui peut être rentable, mais aussi les déchets marins eux même, les coquilles d’huitres récupérées et utilisées chez Blue Skincare pour en faire un actif beauté efficace mais aussi écologique, sans utilisation de ressources supplémentaires.

Les services écosystémiques marins

Tous les écosystèmes et leur biodiversité agissent chaque jour en notre faveur gratuitement et généreusement. Au-delà de la manne que représentent le tourisme balnéaire ou la pêche, certains écosystèmes sont précieux au niveau local. Par exemple, la mangrove, un écosystème qui se développe le long des côtes protégées dans les zones tropicales et subtropicales, qui pousse en milieu salin et favorise la présence d’une flore peu diversifiée mais d’une faune très riche. La mangrove réduit aussi l’impact des vagues sur les sols fragiles du littoral, les consolidant et empêchant leur érosion, réduisant les inondations. Elle favorise la reproduction de nombreuses espèces de poissons nécessaire à la chaine alimentaire. De leur côté, les déjections des baleines contiennent du fer, important pour le développement du phytoplancton, lui-même essentiel dans le processus de photosynthèse puisqu’il produit une bonne partie de l’oxygène que nous respirons.

Autant de services essentiels à notre survie, dont nous profitons gratuitement, et dont la valeur est tout simplement impossible à chiffrer, car irréalisable par l’homme.

Car si les interactions d’un écosystème sont complexes, tenter de les remplacer par des technologies artificielles couteraient des fortunes. On commence à réaliser qu’il est moins couteux de préserver ces écosystèmes que de tenter de les recréer. Si on revient à l’exemple de la mangrove, il est bien plus économique de les préserver pour lutter contre les glissements de terrain que de mettre en place des installations pour juguler les inondations. Il est bien plus économique de préserver la biodiversité que de vouloir reproduire ses effets ou de tenter de la réparer.

Même si la valeur économique des océans est difficile à évaluer, on considère que les services écosystémiques marins et côtiers sont de l’ordre de 20 900 milliards de dollars par an* soit plus que le PIB des États-Unis !

Stockage du carbone, un enjeu décisif

En ce qui concerne la réduction du réchauffement climatique, il n’est jamais trop tard. La croissance des émissions de carbone est une solution d’envergure même si elle relève du « green business ». La capture, le recyclage et le stockage du CO2 est un marché à fort potentiel économique pour les industriels. Certains regardent comment utiliser le CO2 comme ressource pour fabriquer du plastique, d’autres essaient de l’utiliser en complément de matériaux existants (comme le ciment) dans lequel il serait injecté. Autre voie : la « séquestration » du CO2 dans des roches ou dans le sous-sol, comme la nature le fait déjà dans les sédiments marins. Ce stockage du CO2 sera un enjeu majeur essentiel à notre survie…

Des algues précieuses

Considérées comme une des plus grandes richesses du monde marin pour leurs nombreux bienfaits, les algues se retrouvent aussi bien dans les assiettes que dans les cosmétiques. Cependant, les algues finissent souvent desséchées sur les plages sans avoir pu offrir leurs bienfaits. Mais certaines peuvent devenir nuisibles à cause d’un élevage intensif qui s’accompagne de rejets de déjections azotées qui finissent dans la mer. Ces déchets déclenchent une prolifération envahissante d’algues vertes néfastes pour les écosystèmes. Il est urgent de trouver un équilibre pour que l’algoculture, marché prometteur en expansion, typique de la Blue Economy continue. Les chercheurs travaillent par exemple sur le développement d’un bio carburant à base de microalgues, d’autres sur du plastique biodégradable issu d’algues. Sans compter toutes les recherches dans le domaine médical.

L’énergie marine, énergie du futur ?

Les océans possèdent des flux énergétiques qui pourraient être une solution pour fournir une l’énergie accessible partout et à bas prix. Ces énergies marines permettent de produire de l’électricité grâce aux marées et aux courants qui représentent une force considérable, ou encore grâce à l’énergie thermique fournie par les différences de température entre les eaux de surface et les eaux profondes.

La Blue Economy couvre plusieurs secteurs : elle innove pour préserver les océans, créer de l’énergie ou réduire du réchauffement climatique, elle étudie une exploitation des océans plus durable, elle promeut la recherche autour des certaines ressources pour leur trouver nouveaux débouchés. Mais la Blue Economy ne doit jamais oublier tous les bénéfices que nous offrent les océans sans contrepartie et combien il est urgent de les protéger activement.

La révolution bleue est en marche !

* https://ocean-climate.org/services-ecosystemiques-marins-cotiers/

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